Depuis la découverte de la bactérie Xylella fastidiosa en Corse le 22 juillet dernier, les services de l’Etat, en liaison étroite avec les collectivités concernées, se sont mobilisés pour lutter contre sa propagation, en adaptant constamment les mesures prises aux avancées des connaissances sur cette bactérie.
Ainsi, près de 1500 prélèvements de végétaux ont été réalisés, parmi lesquels 234 se sont révélés positifs à la sous-espèce multiplex de la bactérie, dont 224 échantillons de polygales à feuilles de myrte.
Les dix autres prélèvements positifs concernent cinq plants de faux genêts d’Espagne (Spartium junceum), deux plants de Pelargonim graveolens, deux plants de Cytisus racemosus et un plant de véronique arbustive (Hebe sp), pour lesquels l’hypothèse d’une contamination par les outils de taille est actuellement toujours privilégiée.
Toutefois, l’hypothèse d’une contamination par des insectes potentiellement vecteurs, dont la présence est attestée en Corse, doit être scientifiquement écartée. Les recherches sont en cours, mais ne pourront aboutir que dans plusieurs mois.
Ainsi, il apparaît nécessaire, pour lutter efficacement contre l’extension de la maladie :
d’interdire la plantation, la multiplication et la distribution à titre onéreux ou gratuit de polygales à feuilles de myrte en Corse pour une durée d’un an, renouvelable jusqu’à ce que la sécurité sanitaire de ces végétaux puisse être garantie ;
de recenser l’ensemble des polygales à feuilles de myrte présents en Corse et d’encadrer la destruction ciblée de ceux présentant des symptômes évocateurs de la maladie.
Cette opération doit se faire en suivant rigoureusement le protocole établi, afin de minimiser le risque de dissémination accidentelle de la bactérie. Pour cela, la pleine coopération de chacun est requise.
Ce protocole contient jusqu’à cinq étapes :
1) chaque propriétaire ou détenteur déclare les plants de polygales à feuilles de myrte qu’il détient auprès de sa commune de résidence à l’aide du formulaire-type figurant en annexe, et décrit son état général ; cette déclaration doit impérativement intervenir avant le 31 octobre 2015 ;
2) le recensement effectué est analysé par les directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) de Corse-du-Sud et de Haute-Corse qui peuvent, le cas échéant,
prescrire la réalisation de prélèvements sur ces polygales, effectués sous supervision des services de l’Etat ;
faire réaliser un recensement des végétaux dans leur environnement proche.
3) Chaque propriétaire ou détenteur applique un traitement phytosanitaire sur les plants de polygales à feuilles de myrte présentant des symptômes et les végétaux se situant à proximité immédiate ; une liste indicative de produits est disponible sur simple demande au numéro vert (0800 873 699).
4) sur notification de l’administration, chaque propriétaire ou détenteur procède à la destruction des polygales à feuilles de myrte concernés, soit par brûlage en période d’autorisation de faire du feu, soit par stockage sous bâche totalement étanche jusqu’à dessiccation des feuilles et évacuation par le circuit de gestion des déchets verts. Les outils utilisés sont désinfectés par application d’alcool à brûler.
Cette destruction, sur notification, est donc prise sur décision de l’administration après analyse de risque, en tenant compte de l’état sanitaire du végétal considéré.
5) Les propriétaires de polygales à feuilles de myrte qui ne feraient pas l’objet d’une notification administrative demandant leur destruction d’ici le 1er janvier 2016 peuvent, d’initiative, décider de les détruire après déclaration en mairie, et en suivant le même protocole.
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Le recensement des Polygales à feuilles de myrte (polygala myrtifolia) n’ayant pas été plantés par l’homme et se trouvant en zone naturelle est confié au conservatoire botanique national de Corse.