Ventiseri

Luci, plus de dix ans à travailler au soutien des malvoyants


Corse Matin du 04 octobre 2023 par Paul-Mathieu Santucci.

L’’association Luci soutient des personnes malvoyantes depuis 12 ans à Travu. Au fil du temps, elle a fait bouger les choses, jusqu’à devenir l’un des acteurs incontournables de la problématique dans l’île


Luci, plus de dix ans à travailler au soutien des malvoyants
Gisèle Salvatorini n’aime guère que l’on parle d’elle. Pourtant, c’est bien elle qui a créé l’association Luci, il y a 12 ans. Depuis, l’association qui s’occupe d’aider et d’accompagner les personnes aveugles et malvoyantes ne compte plus les heures passées sur le terrain à se battre pour faire avancer les choses. « Il faut savoir que nous sommes la seule association de ce type en Corse, indique-t-elle, modestement. Je reçois des gens de Castagniccia, et j’ai des liens avec des personnes aveugles d’Ajaccio. »
Il faut dire qu’en matière d’accompagnement, la structure Luci ne compte pas les heures. « Quand vous êtes malvoyant, vous ne pouvez même pas remplir une demande d’aide, par exemple. Quand vous êtes aveugle, c’est évidemment encore pire. Et certaines personnes ne connaissent pas leurs droits. Nous sommes là pour les aider tant que nous le pouvons. »

95 adhérents

Petit à petit, et sous l’impulsion de Gisèle Salvatorini, les volontés se sont agrégées. À tel point que l’association compte aujourd’hui 95 adhérents. Certains sont évidement mal voyant, d’autres pas. Mais tous se battent pour faire bouger les choses. « Nous ne faisons pas que de l’administratif, rappelle la présidente. On se débrouille également pour organiser des sessions de formations à la canne blanche qui n’est pas seulement un moyen d’être reconnu comme aveugle mais qui permet une plus grande autonomie. Mais il faut être formé à cela. » Auparavant dépourvue de praticiens qui travaillent à améliorer le quotidien des malvoyants, la région du Fium’Orbu s’est rapidement dotée, grâce à la force de persuasion de Luci, de deux orthoptistes qui tiennent des permanences hebdomadaires. « Auparavant, nous étions contraints d’aller soit à Folelli, soit à Portivechju, renchérit Gisèle Salvatorini. On ne s’imagine pas lorsqu’on voit très bien. Mais c’est un calvaire pour ceux qui n’ont plus cette faculté de faire plusieurs kilomètres dans une journée. » L’association travaille aussi au dépistage. « Nous faisons venir un bus de dépistage du glaucome régulièrement, confie-t-elle. Beaucoup de problèmes graves de vue peuvent être soignés et prévenus si on s’en donne les moyens. Nous sommes dans une région rurale et c’est plus facile de faire venir une équipe ici régulièrement que de faire déplacer toutes les personnes âgées. » Une structure bien ancrée en Plaine orientale forte de nombreux bénévoles et qui, fait à souligner, n’a jamais demandé de subventions publiques. « Nous organisons des événements pour faire rentrer de l’argent, conclut Gisèle Salvatorini. Mais même sans argent, nous pouvons aider les autres. D’ailleurs, j’en profite pour remercier tous ceux qui sont présents à chaque fois. Particulièrement, le professeur Gastaud qui est venu faire une conférence ce weekend. »