Jacques Pierard repose - enfin - en paix à Balogna


Corse matin du 14 avril 2016 par Morgane Quilichini.


Les obsèques du co-pilote de l'hélicoptère Air Crane, mort à Ventiseri en 2004, se sont tenues mardi dans le petit village de Balogna. Sa compagne Flavie a mené son combat jusqu'au bout.

L'épilogue, enfin. Au bout d'un combat qui aura duré presque douze années. Jacques Pierard a été inhumé dans le petit cimetière de Balogna ce mardi, au cours d'une cérémonie intime et discrète.
Il repose désormais sous le ciel de Corse, celui qu'il aimait tant, et en compagnie de la famille de sa "chère et tendre bien-aimée Flavie".
La marche aura été longue pour en arriver là, prenant bien - trop - souvent des allures de chemin de croix.
Un accident qui coût la vie de l'homme qu'elle aime, un testament clair mais une famille qui refuse de s'y plier. Jusqu'au bout, Flavie Colonna aura bataillé.
Jusqu'à l'exhumation, lundi dernier, à laquelle elle n'a pas pu assister, faute de forces.
Et où M Marcelle Cauvin Lavagna et Christian Ghetti, ses amis et soutiens de toujours, ont dû se rendre avec un huissier  et escorté de la police nationale, pour parer à toute éventualité, la famille s'étant à nouveau manifestée quelques jours plus tôt.
Pour l'avocate, Flavie "s'est sentie reniée : la famille a voulu démontré que les écrits de Jacques étaient des faux, qu'ils n'étaient pas un couple...Tout cela a soulevé beaucoup d'interrogations chez elle pendant toutes ces années, aujourd'hui, elle a le sentiment du devoir accompli".
Pour elle non plus, ce ne fut pas facile : "Jacques et Flavie étaient mes amis. Je les ai connus en couple. Ils étaient fusionnels, passionnels. En tant qu'avocate, ce combat a été éprouvant, mais je savais qu'elle avait raison. C'était un beau combat, sans doute celui de sa vie".

Il es mieux ici que là-bas

Hier chez tous les protagonistes, les sentiments se mélangeaient. Et pour Flavie Colonna, ils étaient parfois contradictoires : "Je suis fatiguée, confie-t-elle. Mais hier j'étais très heureuse. La cérémonie à Balogna était simple comme il le désirait, dans la sérénité du village".
L'hommage à la stèle de Ventiseri qui s'est tenue en fin de matinée hier a été pour elle, un moment plus difficile : "C'était la première fois que je retournais sur les lieux du crash et ça m'a beaucoup plus remuée que ce que je pensais. Mais j'étais accompagné par deux personnes extraordinaires et grâce à elles, les choses sont faîtes".
Toutes ses interrogations ne se sont pas effacées : "Je ne sais pas si ce que l'ai fait est bien ou mal, mais c'étaient les dernières volontés de Jacques. Je n'ai pas beaucoup avancé pendant toutes ces années et j'espère aujourd'hui que je vais pouvoir tourner la page".
Et puis, elle en est convaincue : "Il est beaucoup mieux ici que là-bas, je le sais"
Rien que pour ça, le combat en valait la peine.