Ventiseri

Deux kilomètres de plage sous haute surveillance


Corse-Matin du 06 décembre 2013 par Isabelle Volpajola


Deux kilomètres de plage sous haute surveillance
Y parvenir nécessite une assez bonne connaissance de la région. Et il faut souvent s'astreindre à marcher plusieurs centaines de mètres. Malgré les deux kilomètres de sable blanc qui bordent sa frange littorale, la commune de Ventiseri ne dispose d'aucun accès direct à la plage. Motorisé s'entend. D'aucuns s'en plaindront. En regrettant que cela nuise à son développement économique et à la vocation touristique à laquelle la localité pourrait prétendre. D'autres incrimineront, un peu trop vite, la seule présence de la base aérienne 126. Et revendiqueront le libre accès à la mer auquel tous les citoyens ont droit. Certes, mais par forcément en voiture.

Sous la protection du conservatoire

Cette spécificité n'est pourtant pas un handicap. Au contraire, elle garantit une bonne conservation du milieu naturel et dote la microrégion d'une des dernières plages sauvages de la côte orientale. S'étendant de l'embouchure du Travu au sud jusqu'au lieu-dit Quarcione, à la limite nord de la commune, elle est entièrement placée sous la protection du Conservatoire du littoral. Y compris sur la partie de la piste de la BA 126. C'est à ce titre que les deux kilomètres sont étroitement surveillés. Et c'est cela qui explique que l'on y trouve aucune construction, pas la moindre paillote, aucun loueur d'engins nautiques, de parasols ou bains de soleil. Et même pas un panneau indiquant La mer. 

Pour François Tiberi, maire de la commune, ce particularisme n'est pas un problème. Et dire que la plage n'est pas accessible à tous lui semble inopportun. "Tout le monde peut s'y rendre. Il suffit de marcher un peu. Au niveau de l'embouchure du Travu, on y arrive même en voiture. Mais, ce n'est pas toujours une bonne idée". Et l'élu de fustiger les propriétaires de véhicules tout terrain qui circulent sur le chemin bordant la plage. Le plus souvent sans aucun respect pour le patrimoine naturel qu'ils traversent. Et saccagent parfois, "côté Quarcione, il a été nécessaire d'empêcher l'accès aux engins motorisé. Et au niveau de de l'embouchure, plusieurs personnes ont déjà été verbalisées par les gardes du littoral" explique le maire. "Nous possédons une véritable richesse qu'il convient de préserver. Que ce soit en mer avec un vaste herbier de Posidonie en partie sud. Ou autour des zones humides, de Foce vecchja, Padulucciu, Padulone et Palu"

Ce ne sont pas les amoureux de grands espaces et de nature sauvage qui le contrediront. Ni les centaines de pêcheurs, de joggeurs ou de contemplatifs qui fréquentent le site d'un bout de l'année à l'autre. Dernier détail qui a son importance : son nom n'est ni la plage aux vaches, ni la plage des vaches ! Même si on peut parfois en voir passer quelques unes. Apellez la Quarcione ou simplement Mignataghja, à votre guise. Et surtout, respectez-la.