Des activités ouvertes à tous autour de l'association Luci


Corse-Matin du 02 décembre 2015 par Isabelle Volpajola


Le mercredi est le jour des enfants. Sur la commune de Ventiseri, c'est aussi celui des adhérents et amis de l'association Luci. Ce jour là, autour de ceux oeuvrent bénévolement afin d'améliorer le quotidien des déficients visuels, la maison du temps libre de Travu se transforme un peu en ruche. En attendant d'entrer dans leurs nouveaux locaux, c'est en effet là que se concentre l'essentiel des activités. Et le panel des ateliers proposés s'étoffe de mois en mois.
Si celui de prévention des chutes, qui aurait dû débuter en ce mois de novembre, est reporté au début janvier 2016, d'autres sont venus étoffer l'offre.
A l'initiatie de Cathy Capia, qui met son savoir-faire au service de Luci, on peut désormais apprendre les bases ou se perfectionner à la vannerie. Ils sont déjà quelques uns à s'y être inscrits, pas tous déficients visuels d'ailleurs, car l'objectif de l'association est aussi de favoriser les rencontres. Et de sortir les malvoyants de leur isolement. Dans le même état d'esprit, l'atelier cuisine, ouvert l'an dernier sous la houlette de Ronan, le chef du restaurant scolaire de Travu, réunit chaque mercredi les amateurs par groupes de cinq. Au menu de la dernière séance, un sabayon de fruits et du magret de canard. Là encore, les cours sont ouverts au plus large public et l'ambiance et très festive.

FAvoriser la mobilité des déficients visuels

L'atelier gymnastique, animé par Myriam, qui vient de Solenzara, fait aussi le plein. Si les séances sont adaptées aux personnes souffrant de handicap visuel, d'autres peuvent s'y joindre. Ici aussi, la convivialité est de mise.
Le mercredi est également le jour des séances d'orthoptie, avec le concours d'une professionnelle diplômée. C'est cette activité qui a sans doute amené le plus de personnes à rejoindre l'association Luci, même si sa présidente Gisèle Salvatorini, estime que l'on pourrait aller encore plus loin.
"L'un des principaux problèmes rencontrés par les déficients visuels reste celui lié à la mobilité. Beaucoup voudrait bien venir mai, faute de pouvoir conduire, ils n'en ont pas forcément les moyens. C'est toujours difficile et souvent gênant de solliciter ses proches. Nous sommes actuellement en contact avec l'ADMR pour remédier à cette situation. L'idée étant de mettre en place un petit service de transport pour les personnes qui sont éloignés de Travu."

Les aider à sortir de l'isolement

La présidente attend aussi avec impatience que les nouveaux locaux, qui doivent être mis à disposition par la municipalité de Ventiseri, leur soient livrés. Cela permettra à l'association de développer encore ses activités.
"Nous pourrons investir dans l'achat de matériel qui viendra compléter ce dont nous disposons déjà : loupes électroniques, agrandisseurs. Ces outils pourront être mis à disposition de ceux qui en ont besoin pour des actes simples de la vie quotidienne, comme lire ou écrire un courrier. Quand nous aurons nos locaux, nous pourrons ouvrir sur simple demande. Et tout ce dont nous disposons déjà, comme les livres ou les jeux de société adaptés, seront plus aisément accessibles", développe Gisèle Salvatorini.
La présidente aimerait aussi que l'association aille au plus près des personnes en situation de handicap. En effectuant des visites à domicile par exemple. "Les déficients visuels sont parfois isolés et s'isolent d'eux-mêmes bien souvent, parce qu'ils sont gênés ou qu'ils ont honte. Si nous arrivons à les rencontrer et à les mettre en confiance, nous pourrons les sortir de cette solitude qui s'installe trop fréquemment", conclut la présidente de Luci, une association qui a donc encore de nombreux projets.